Métropoles créatives est le thème de la 4e et dernière rencontre qui doit avoir lieu le 16 février à la Maison de l’Europe à Paris.

Ce cycle de rencontres sur la question des métropoles aujourd’hui en Europe, outre qu’il s’inscrit dans la préparation d’Assises européennes des citoyens et résidents des grandes métropoles qui devraient se tenir au printemps à Paris, marque l’intérêt de plus en plus affirmé de nombreux acteurs et décideurs pour le phénomène de métropolisation qui est le plus souvent présenté, dans une première approche, comme la concentration, dans un nombre limité d’unités urbaines, des fonctions supérieures de service, de commandement et de production.

Les thèmes abordés précédemment

– La première de ces rencontres, en octobre 2007, fut consacrée dans une première partie à l’école : l’école, auxiliaire ou non de la ghettoïsation ? Faut-il inventer de nouveaux modes d’action à l’échelle métropolitaine ? Entre géographie prioritaire à la française, modèles anglo-saxon et nordiques, quelles efficacités, quelles équités mettre en avant ? Au-delà des expériences pilotes, que faire ? La suppression de la carte scolaire, quels effets ?

Le second volet de cette rencontre a été consacré aux mobilités : les déplacements métropolitains contribuent-ils à renforcer la ségrégation sociale ou au contraire participent-ils à un meilleur accès aux services métropolitains ? Entre ville choisie, ville subie et ville en temps continu, quels modèles de mobilité préconiser ? Comment organiser un mode de développement intégré du transport métropolitain ?

– La seconde rencontre s’est attachée à la place des ports fluviaux dans la ville en examinant un ensemble d’expériences européennes, puis s’est centrée dans un second temps sur le ventre de la métropole et en particulier sur les différentes formes d’urbanisme commercial, sur la géographie de la consommation et la globalisation des échanges

– La troisième rencontre devait initialement permettre l’échange et le débat sur les ingrédients d’une métropole conviviale. De fait, ont été exprimées par les différents intervenants des logiques de production de la ville ou de l’urbanité, parfois proches, parfois fort éloignées les unes des autres.

« Créer une culture partagée de ces nouveaux concepts »

La quatrième rencontre va donc se centrer sur la notion et la réalité des dites métropoles créatives en s’interrogeant sur les conditions à réunir pour faire des métropoles de véritables creusets des énergies créatives. Comment mettre en mouvement les acteurs économiques et culturels au service d’actions intersectorielles innovantes ? comment organiser les coopérations et les transversalités ? comment allier compétitivité, expérimentation et solidarité territoriale ? quels outils, quels accompagnements, quelle gouvernance mettre en place ?

– Un premier débat va aborder la place des industries créatives dans les stratégies de développement des grandes métropoles : cela va concerner la mode, le design, l’édition, la production des images notamment. Jean-Michel AGUAS, co-concepteur de ce cycle de rencontres pour la délégation à la coopération territoriale de la Ville de Paris, souligne que les logiques du type « systèmes productifs locaux », donc les districts, clusters ou pôles de compétitivité, commencent à peine à apparaître à Paris et qu’il s’agit « de créer une culture partagée de ces nouveaux concepts qui, à Paris, sont peu connus, dans la mesure où elle était une ville riche et n’avait donc pas besoin de développer une ingénierie particulière pour essayer de répondre d’une part à la concurrence entre les autres métropoles et d’autre part à la globalisation de l’économie ».

Il indique encore « qu’à travers ces logiques de S.P.L. (Systèmes Productifs Locaux), l’organisation territoriale est fortement coordonnée en fin de compte à des logiques de marché et que l’administration, jusqu’à présent, a du mal à organiser la porosité entre le secteur privé et le secteur public ».

– Le second débat se tiendra sur la réinvention de l’espace public, en constatant que depuis une dizaine d’années sont apparues « dans les zones urbaines denses ou déshéritées, des démarches culturelles inédites ». « Ces nouvelles stratégies d’intervention urbaine entendent renouveler les modalités de production de l’espace public ». Le débat, organisé en collaboration avec le réseau européen Urban Act, réunira plusieurs architectes et acteurs culturels européens.

– Le troisième débat sera consacré à l’immigration et plus précisément à « l’apport des migrants ou des communautés d’origine étrangère à l’innovation culturelle et au développement urbain » dans un contexte où les métropoles souhaitent affirmer, mettre en valeur « leur dimension plurielle et multiculturelle ».